++ Le Rick's café, c'est pas du cinéma.

· Une Américaine, un peu excentrique, a eu l'idée de donner forme au célèbre piano-bar immortalisé par le film Casablanca
· Un sacré coup de pub pour la destination

La vieille médina qui jouxte le port de Casablanca doit bientôt abriter un des pianos-bars les plus légendaires de la planète. Le Rick's café, sorti tout droit du classique des classiques cinématographiques, “Casablanca”, doit reconstituer dans le moindre détail le café dont il porte le nom. A l'origine du projet, Kathy Kriger, ancienne diplomate américaine tombée amoureuse du Maroc. L'idée a commencé à prendre forme après le 11 septembre. “En dépit de la crise, j'ai décidé alors de rester sur place. J'ai estimé que ce climat nécessitait justement que l'on fasse beaucoup de choses”. Kriger estimait que l'on pouvait donner, y compris dans ces circonstances, une image plus romantique des Etats-Unis. “Je voulais aussi montrer qu'avec un peu d'enthousiasme on pouvait faire des choses fantastiques au Maroc”.
Un brin trop romantique Kathy Kriger? A vrai dire, l'ancienne diplomate a également le sens des affaires. Avec une expérience de 23 ans dans la conduite de projets et l'industrie des services, difficile de ne pas flairer les bonnes opportunités. Au bout du compte, elle arrive à convaincre 40 amis, dont 10 Marocains d'adhérer à son projet. Ce sera ses “usual suspects” (un autre clin d'oeil au film) qui fonderont ensemble une SARL, du même nom, chargée de concrétiser le projet. Dès lors que le projet a pris forme, il fallait localiser l'endroit. Kriger décide d'approcher Driss Benhima, alors wali du Grand Casablanca. Séduit par l'idée, Benhima lui propose alors d'implanter le Rick's café dans l'ancienne médina, sans doute le meilleur endroit pour reconstituer l'ambiance du film Casablanca. Les difficultés n'étaient pas finies pour autant. L'Américaine se rend compte que le nom Rick's café était déjà déposé par un homme d'affaires marocain, qui avait fait ses études aux Etats-Unis. Les deux parties finissent par trouver un arrangement: l'homme d'affaires sera lui aussi intéressé par le projet. Aujourd'hui, le Rick's café est en plein chantier, même si les travaux semblent accuser du retard par rapport aux délais initiaux (l'ouverture piano-bar avait initialement été annoncée pour l'automne).
Kriger précise avoir sollicité deux autres amis. Leur point commun: une double culture, marocaine et américaine. Hakim Benjelloun est diplomé d'architecture de l'université de Berkeley en Californie. Bill Willis est pour sa part architecte-décorateur ayant beaucoup travaillé sur des projets de palais et de riads à Marrakech. Leur aide sera primordiale compte tenu du grand souci apporté à l'architecture mais aussi au choix des matériaux: boiserie, lampes… Un détail et pas de moindre: le Rick's café aura également son “Sam” le pianiste-vedette du fillm. Son nom est Lenny Bluett. Mais n'en demandez pas trop: vous ne risquez pas d'y croiser Humphrey Bogart accoudé au comptoir.

M. B.