++ Tourisme : Le Maroc veut reconquérir le marché italien

“L’Italie est un marché important pour la destination Maroc», a déclaré le ministre du Tourisme en visite au BIT, qui s’est tenu à Milan du 14 au 18 février. 3ème économie de l’Europe, 4 ème partenaire économique du Maroc, un grand pouvoir d’achat, une proximité géographique avec le Royaume, une communauté marocaine importante, sont autant d’atouts qui motivent le département du Tourisme qui compte bien reconquérir ce marché, et bien exploiter cette manne. En effet, l’Italie compte 60 millions d’habitants, dont 50 % partent en voyage. C’est le troisième pays émetteur de Tourisme après la France et l’Espagne. L’Allemagne, le Royaume Uni, Espagne, et la France, sont les principales destinations des Italiens après les régions et les îles italiennes. Si 2012 a connu, à cause de la crise, une baisse des arrivées des touristes italiens au Maroc, passant de 233 224 en 2010 à 196 186, le ministère du Tourisme demeure confiant. Cette perte est particulièrement due à la fermeture du Val Tour à Agadir.

Selon M. Haddad, la crise peut être une opportunité pour le Maroc. Pour cela le ministre veut mettre le paquet. Promotion, aérien, produit, tout y passe au niveau de la stratégie déployée par le ministère.

Des objectifs et des moyens

En plus de la communication traditionnelle, la promotion politique pour véhiculer une bonne image du Maroc compte énormément, aux yeux de M. Haddad. « La stabilité politique est très importante pour le secteur du Tourisme». Ainsi, le département du tourisme compte bien jouer la carte de l’exception du Maroc, qui a pu, selon le ministre mener des réformes, pour aller vers plus de modernité et de démocratie, de manière intelligente et sans frictions. Pour cela des voyages de presse dédiés aux journalistes italiens sont organisés, pour faire connaître davantage le Maroc. L’accessibilité de la destination passe également par le volet aérien qui est tout aussi important.

Dans cette optique, les fréquences des dessertes de l’Italie vers le Maroc ont été revues à la hausse. Aujourd’hui, environ 14O rotations hebdomadaires sont enregistrées à partir de l’Italie vers les villes marocaines, mais demeurent insuffisantes aux yeux du ministre «On doit consolider davantage les dessertes à partir de l’Italie. Marrakech a perdu 1/3 des rotations aériennes, on travaille avec le département du transport pour améliorer la donne. Il faut également créer de la concurrence pour avoir des tarifs plus accessibles »

Dans cette optique, Ryanair desservira Fès à partir de Rome, dès le mois d’avril.

Avec un budget de 550 millions de Dhs pour 2013, au lieu de 330 millions de Dhs en 2012, soit une hausse de 33 %, l’ONMT ambitionne de séduire davantage de touristes. Un chiffre qui peut être revu rapidement à la hausse. « Si on réalise de bons chiffres, entre 2 et 3 % des recettes, soient 1 milliard 300 millions, seront réinjectés dans la promotion dans deux ou trois ans.» Et le ministre de conclure «Il faut investir pour avoir un retour» En tout cas Lahcen Haddad est convaincu, la destination Maroc peut améliorer ses performances sur le marché italien, même s’il tient à rappeler que cela dépendra également de la sortie de crise de l’Italie. « Le Maroc jouit d’une excellente image de marque auprès des Italiens, ces derniers commencent à le connaitre. Or, ce qu’il faut, c’est passer au stade achat. Aujourd’hui, on travaille sur la conversion de la notoriété à la vente. Le taux de conversion reste faible en Italie comme dans d’autres pays.», explique le ministre qui rappelle que le produit, c’est aussi la qualité du service, la qualité de l’accueil, la qualité de l’hébergement (au niveau de l’hygiène, mais également la gestion des ressources humaines, dont dépend la qualité du service), le transport (notamment les taxis que ce soit en ville ou au niveau des aéroports), l’affichage des prix (au niveau des bazars, que le ministre souhaite voire labellisés), la formation et la régulation des guides (premiers ambassadeurs de la destination, … Il s’agit de là, de nombreux chantiers qui interpellent plusieurs départements et auxquels la tutelle du secteur entend bien s’y attaquer. A travers toutes ces mesures, le département ambitionne de finir l’année sur une note positive. Enfin, le département du tourisme table également sur la diversification de l’offre. « On veut aboutir à un produit diversifié, à travers une région touristique qui va de Saâdia, à Nador, en passant par Mar Chica et Al Hoceima.» Par ailleurs, du côté du tourisme interne, on rappelle que le plan Kounouz Biladi a été amélioré par rapport au début, tout en précisant que certains hoteliers y adhèrent parfaitement. « Maintenant certains ne suivent pas, parce qu’ils sont dans une logique de gain, et c’est tout à fait normal, ils ne veulent pas vendre à des tarifs préférentiels en période de pic.» Et c’est pour cette raison que l’idée de M. Haddad de fragmenter les vacances scolaires semble pertinente. «Nous sommes en train d’étudier avec le département de l’Education la possibilité de diviser en deux zones les vacances scolaires. Cela permettra de limiter les pics des saisonnalités, ce qui amènera les hôteliers à baisser leurs prix, d’une part et permettra également de réduire le trafic sur les routes et réduira éventuellement les accidents de la route. L’idée des chèques de vacances pourrait également, selon le ministre, avoir de bonnes retombées sur le secteur en interne. Enfin, le département de Lahcen Haddad, entend ressusciter le projet d’un TO national, pour que les touristes marocains aient également des tarifs préférentiels grâce au système de ballotements.

Leila Ouazry LNT Maroc